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Un engagement dans la vie monastique

prostration

En la fête de Notre Dame, ce 15 août 2019, à l'abbaye cistercienne de Tamié, en Savoie, Frère Charles de Foucauld s'engageait solennellement à vivre la vie monastique en ce lieu.
Emouvante célébration que cet engagement personnel, libre et public du profès, au sein d'une communauté, sous la présidence du Père Abbé, dom Ginepro, en présence d'une très nombreuse assistance... Elle se déroule à la suite de la première partie de la célébration de l'Eucharistie, après les lectures.

Engagement personnel du profès, mais en dialogue avec le Père Abbé, la communauté des moines et l'assistance.

Le Père Abbé prononce l'homélie.
Il y insiste sur le but poursuivi par ceux qui font une telle démarche  « Il ne faut pas se méprendre : on vient ici à la recherche du bonheur ». Il nous faut abandonner nos fausses idées sur la vie chrétienne et celle des religieux(ses) en particulier : sacrifices, mortifications, ne prennent pas place au premier plan !
Mais il rappelle qu'il faut du temps, beaucoup de temps pour faire sien le chemin montré par sain Benoît dont ils suivent la Règle :

Il me semble comprendre que, une fois qu’il y a cette adhésion  à l’appel du Seigneur, alors le dialogue est engagé et il peut se poursuivre, se renforcer ; il faut toujours se donner le temps d’écouter d’abord pour pouvoir discerner et prendre ensuite une bonne résolution. Soyons clairs, le chemin est encore long car nous ne sommes qu’aux débuts. Même le défi (parfois redoutable) de la vie commune (qui intrigue et interroge tellement - et justement – un bon nombre de nos amis et visiteurs), ce défi se révèle possible (bien sûr, je ne dis pas que ça aille de soi !). D’autres découvertes s’ouvrent alors quotidiennement devant nous, jour après jour. Et, au fil du temps,  on peut alors apprendre ce que veut dire la Parole: « celui qui aime sa vie, la perd ». Perdre sa vie : rude exercice, c’est vrai ! Privilégier le service au lieu de faire ce que l’on veut. Cela est moins évident à faire qu’à dire ! C’est à ce moment-là que nous découvrirons que c’est le Seigneur avec son Evangile qui nous montre le chemin de la vie et non pas nous, notre jugement et notre volonté.

Il est nécessaire d’ajouter que ce ne sera certainement pas le beau paysage de Tamié, ni les prétendus beaux chants, ni la sympathie (on entend dire) des frères moines, ni la musique saisissante qui nous gardent ici… Non ! Tout cela (et tant d’autres attraits) tôt ou tard, disparaîtront comme du brouillard au soleil… Tous ces éléments finiront par montrer leur inconsistance, ou, au moins, leurs limites. A l’expérience, les motivations qui nous ont amenés ici sont très rarement les mêmes qui nous feront ensuite persévérer…  Car la vraie raison de notre persévérance se révélera être un attachement fort et personnel au Seigneur Jésus lui-même, lui qui nous appelle à habiter dans sa demeure. C’est là, c’est lui le soubassement, la pierre d’angle de l’entière construction.

Des gestes... et des paroles...

Frère Charles s'étend sur le sol.
Prostration, geste familier dans nos liturgies catholiques de ceux qui s'engagent à la suite du Christ... il montre l'abandon de la personne. Le frère est invité à se relever.
A la demande du Père Abbé « que demandes-tu ? le frère répond « la miséricorde de Dieu et celle de l'Ordre. » Nous sommes bien loin de toute attitude volontariste ou triomphatrice ! Il renouvellera cette prostration pendant le chant de la prière.

Frère Charles se présente, c'est bien lui, à ce point de son histoire qui l'a conduit en cette abbaye.

Un long dialogue s'engage alors entre le Père Abbé et le profès : « veux-tu mener à son achèvement la consécration de ton baptême ? est-ce librement... veux-tu pratiquer l'obéissance à l'égard de ton Abbé ?... veux-tu... veux-tu.. ? A chaque demande frère Charles répond « Oui, je le veux » et termine : « oui, père, avec la grâce de Dieu et le secours de la prière »

signerFrère Charles proclame et signe devant tous la charte selon laquelle il s'engage à suivre Jésus-Christ par les vœux de stabilité, de conversion de vie et d'obéissance, à vivre en ce lieu. Charte qu'il dépose sur l'autel où va être célébrée l'Eucharistie...
Cet engagement il le chante, à trois reprises par une phrase de psaume qui dit sa confiance mais aussi son désir « Accueille-moi, Seigneur, selon ta Parole et je vivrai ; ne déçois pas mon attente ! » (Ps 119, 116). En répétant ce chant, la communauté des moines et l'assistance prennent à leur compte la prière du Frère qui n'est plus seul à implorer.

Puis c'est une longue prière de bénédiction, louange et intercession que chantera le célébrant, prière ponctuée plusieurs fois par tous : « Entends nos prières - Amen !» Prière qui se termine par l'action de grâces :

« A Toi, créateur des mondes la louange sans fin Amen !
A toi, sauveur des hommes l'ovation des peuples Amen !
A Toi, Esprit d'amour, l'hymne des vies nouvelles »

Frère Charles est alors vêtu de la « coule », aube blanche aux longues manches et capuchon que portent les moines pour les temps de prière communautaire à l'Eglise, vêtement qui illustre la Parole de l'Ecriture : « Par votre baptême vous avez revêtu le Christ ».

Devenu définitivement moine, Frère Charles se présente au Père Abbé qui lui donne l'accolade puis il va s'agenouiller devant chacun des frères de la communauté, chacun le relève et ils échangent un geste fraternel.

Le Père Abbé terminait ainsi son homélie :
Fr. Charles a choisi, pour sa profession solennelle, de se mettre sous la protection de Marie, la Mère de Dieu. Lui aussi, comme elle, répond : « Me voici ». Elle qui remercie le Seigneur qui fait des merveilles, dans sa vie et dans chacune de nos vies, elle qui loue le Seigneur qui élève les humbles, le Seigneur qui comble de biens les affamés, qui maintient pour toujours ses promesses…
Confions donc à Marie cet engagement, confions lui tous ceux qui sont, pour des causes diverses, dans la souffrance ; confions-lui notre communauté et chacune de vos vies, frères et sœurs ; vous qui nous faites le cadeau de votre présence, aujourd’hui, ici, pour vous associer à notre prière et notre joie.

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