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8 MAI : Fête des 19 bienheureux martyrs de l'Algérie
Cité dans le journal « La Croix » du 16 avril 2021 : « L'épreuve ou l'échec sont des lieux où l'on perd notre arrogance. Nous comprenons alors que nous ne sommes pas comme des dieux »
Ces hommes n'étaient pas des héros, en rien ils n'ont cherché la gloire, la réussite. Simplement, ils ont été incapables de laisser dans le danger ces algériens qu'ils aimaient et qu'ils servaient. Ils étaient des pauvres, des gens ordinaires qui nous rendent la sainteté accessible.
Ne pas se prendre pour des dieux, c'est la voie de l'humilité. Quelques extraits des chapitres de Christian de Chergé sur ce sujet.
Le 8 mai est la date choisie pour fêter les 19 bienheureux martyrs de l'Algérie : c'est la date du premier des 19 assassinats !
5 décembre 1988 DE l'HUMILITE
Un sujet impossible ! Comment en bien parler sans paraître cruellement davantage en manquer ? Mais comment n'en point parler sans faire croire, peu ou prou, qu'on y est arrivé et qu'il est donc inutile d'y revenir ? Ce double danger d'interprétation rapide - et fausse bien sûr - provient me semble-t-il, d'une erreur tout à fait courante et dommageable qui a donné naissance à toutes les formes de « fausse humilité » que nous sentons poindre en nous et autour de nous. Cette erreur ? Nous avons fait de l'humilité une vertu morale qu'un effort de volonté nous permettrait d'acquérir.
10 décembre 1988
Ne pouvant trouver l'humilité du côté de l'homme, nous la cherchons du côté de Dieu. Jésus est venu nous inviter à cette démarche inattendue. On pourrait même dire qu'il n'a fait que cela. Tout en lui est démonstration d'HUMILITE... et non de puissance. Le mode propre de cette humilité, c'est l'OBEISSANCE. Il est un autre mode de l'HUMILITE, admirablement vécu par Marie c'est le SILENCE.
12 janvier 1989
Psaume du jour : Je n'ai pas marché dans les grandeurs... Mes yeux ne se sont pas élevés, je n'ai pas le regard hautain ! Pouvons-nous chanter ce Psaume en accordant nos lèvres à notre cœur, en vérité ? Humour de l'Esprit qui le confie à nos lèvres comme venant d'un autre pour être un chemin, un appel d'air. Ici, d'emblée, nous comprenons le rôle du REGARD : concrètement ou symboliquement, il va servir à définir l'humilité et à la discerner de son antitype qui est orgueil et mensonge tout à la fois. On peut lever les yeux vers les idoles, on peut avoir le regard hautain de qui s'idolâtre soi-même, le regard absent qui ne regarde que soi, les yeux fureteurs de qui veut tout posséder, etc. La modestie du regard : évidemment, il ne suffit pas de garder les yeux baissés pour être humble de cœur. L'éloge que Jésus fait du publicain : les yeux fixés à terre : Seigneur,je ne suis pas digne, moi pécheur, de lever les yeux vers le ciel. Ce qui est sûr, c'est que Jésus nous a appris la vocation du regard. Il ne baisse les yeux que devant le péché (femme adultère). Il lève les yeux vers le Père... et c'est ce même regard qu'il pose sur les hommes, leur apprenant qu'ils sont aimés, aimables, capables d'aimer. La lampe de ton cœur, c'est ton œil (Mt 6,22). Lever les yeux vers Dieu - et vers Jésus, notre relais vers le Père - c'est aller à la racine de l'humilité, qui est de recevoir de Dieu seul la bonne nouvelle de notre étonnante dignité d'homme. L'humilité tient toute entière dans cet échange de regards. « Mon Dieu ! Tantôt, je me regarde et je dis : qui est plus misérable que moi ! Tantôt je te regarde et je dis : qui est plus vénérable que moi ! »
17 janvier 1989
Nous avons vu Jésus librement soumis à la double attraction du ciel et de la terre. Au désert de la tentation, là où l'orgueil de l'ange déchu se donne libre cours. Jésus a mené le combat de la vie spirituelle : il était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient. Mais on peut se perdre au désert. Seul moyen d'y survivre : faire l'expérience de sa radicale impuissance et s'attacher au Christ pour l'amour de Dieu SEUL. Ne pas croire qu'on se trouve à l'abri des grandes questions du monde, celles qui font vaciller la foi : « Seigneur comment se fait-il que certains meurent jeunes tandis que d'autres... comment se fait-il que certains restent pauvres tandis que... comment se fait-il que ce soient les mauvais qui prospèrent tandis que... » et une voix de répondre : « Sois attentif à toi-même ! ». Le chemin du désert est donc celui de l'humilité de l'intelligence : l'homme accepte de ne pas tout savoir, de ne pas tout comprendre, de rester à lui-même un mystère même lorsqu'il prête ATTENTION à ce qu'il est. C’est aussi, évidemment, un chemin d'humilité pratique : nos forces y paraissent dérisoires face au combat à mener pour continuer simplement d'ESPERER : « J'ai vu tous les filets de l'Ennemi tendus sur la terre et je disais en gémissant : 'Qui donc passera à travers ?' J'entends une voix me dire : L'HUMILITE»
Le critère qui nous tient dans l'humilité, c'est l'AMOUR vérifié à l'échelle de l'Evangile. (Si quelqu'un te frappe... Mt 5)
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Une tapisserie de Malel