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28 NOVEMBRE 2021, commence une nouvelle année liturgique...
En état de conversion...

L'Eglise nous invite à célébrer régulièrement le déroulement de la venue de Jésus-Christ, de sa naissance à sa résurrection. Et chaque année, quelques semaines avant Noël, nous nous préparons à fêter sa venue au milieu de l'humanité. Chaque année... c'est toujours la même chose... on tourne en rond ??? On tourne, oui, mais chaque année nous ne nous retrouvons pas là où nous étions l'année précédente, nous avons avancé... sur la spirale (nous disait un ami), dont le sommet sera le retour du Christ.
L'histoire nous dit bien qu'une année n'est pas la répétition de la précédente ! Chaque jour est un jour nouveau qui nous invite à choisir le chemin à suivre.
« Tenez-vous sur vos gardes, pour ne pas vous laisser envahir par les soucis de la vie, veillez et priez » nous dit Jésus.

4ème semaine de l'Avent :
bouquet RNNoël : se convertir aux choix de Dieu....

Une grâce particulière de conversion liée à la fête de Noël... à Noël, on se laisse faire, comme un enfant. Une grâce d'enfance liée à cette intrusion d'un Enfant dont on pressent, une fois par an, qu'il ne grandit pas, qu'il est l'intrusion d'un Dieu autre que le Justicier plus ou moins à l'affût de l'homme au tournant de Pâques. Un Dieu irrésistible comme un Tout-Petit... un Dieu qui vient chercher tendresse et protection : les vieux durs à cuire en pleurent à la dérobée. C'est le temps où s'avouent certains crimes cachés dans la nuit des années, on n'y tient plus. Etonnant paradoxe qui fait avoisiner l'enfant et ses bourreaux : le Christ et le larron face à face à Bethléem. Dévotion à l'ENFANT-JESUS... mais rares sont ceux qui en font le point de révélation, le point de départ de ce que saint Paul désigne comme la KENOSE du Christ. Nous l'imaginons d'une pureté sublime tel que nous voudrions être ; il nous donnerait le droit de nous rêver tel que nous l'imaginons. Mais là n'est pas la vraie CONVERSION qui est de recevoir de Dieu ce qui est impossible à l'homme. Jésus est l'homme et le Dieu que nous ne pouvons imaginer. Paul Claudel a la révélation brutale, foudroyante de l'éternelle innocence, enfance de  Dieu.
La conversion ? Nous nous la représentons comme quelque chose d'extraordinaire, un événement ponctuel qui vient bouleverser le cours d'une vie, une fois pour toutes. L'Evangile nous dit que nous sommes voués à un état de conversion : c'est la loi ordinaire. Jésus inaugure un ordinaire de CONVERSION... et c'est de fait par les moyens les plus ordinaires qu'il va ouvrir à l'homme son chemin de conversion. Il naît à Bethléem le plus petit des clans de Juda... il vient à Nazareth : que peut-il sortir de bon de ce coin là demandera Nathanaël. Il y vit durant trente années au moins, le plus ordinairement du monde : c'est si insignifiant qu'on n'en a rien retenu.
Le Fils du Dieu tout-puissant s'est égaré dans notre ordinaire, dans les détails et la grisaille de notre ordinaire... Dieu s'est converti à notre ORDINAIRE. Oui, sauf que ces petites choses que nous estimons insignifiantes, quelconques, vont précisément devenir les SIGNES ordinaires du don le plus extraordinaire, de l'AMOUR le plus fort, ces signes, capables d'engager et d'entretenir notre CONVERSION Jésus les fera converger vers Jérusalem pour les associer à sa Pâques.
Alors on saura que l'ordinaire peut-être converti en ETERNITE, que se convertir c'est faire de l'éternel avec du quotidien.

Christian de Chergé dans "Dieu pour toujours", temps de Noël 1986


3ème semaine de l'Avent :bouquet
On peut reconnaître dans tout ce qui se dit et se fait aujourd'hui pour sauver notre planète, une invitation à la conversion.

Revenir, faire « retour sur soi », c'est retrouver le champ magnétique de la création, là où l'Esprit peut continuer d'agir librement et où le Verbe de Dieu s'énonce comme une loi intérieure, irréfutable. Il dit et il fait. La créature nouvelle, l'homme nouveau, c'est celui qui confesse l'Amour créateur de Dieu et qui s'offre à cette permanente transformation de lui-même, qui se met en état de conversion perpétuelle... Pour lui, vivre c'est CHANGER ! La conversion et la création restent l'une et l'autre au mode inaccompli. La création est soumise à la CONVERSION de l'homme qui est en quelque sorte l'attitude par laquelle l'homme coopère à l'œuvre de Dieu.
Il y a commune origine et commune orientation entre le dynamisme initial de la création et le mouvement profond de conversion qui fait retourner l'être à Celui dont il est sorti. C'est pourquoi on peut dire que toute la création qui, selon saint Paul, gémit en état d'enfantement exprime dans ce gémissement même la conversion sans laquelle elle cesserait d'être, de correspondre à son vrai bien, de se développer selon sa plus grande envergure. Il y a un dynamisme de conversion en toute créature, même la plus inanimée. Dans l'ordre même que Dieu donne à l'homme de se soumettre toutes choses, il y a cette affirmation d'une conversion, d'une transformation en puissance dont l'homme serait l'agent dans la docilité à l'Esprit-Saint. Les choses et les êtres tendent vers leur signification profonde dans le cosmos, comme la fleur se tourne vers le soleil.

Christian de Chergé dans "Dieu pour toujours", 28 juillet 1986


2ème semaine de l'Avent :deuxavt21
Christian de Chergé nous présente un chemin de conversion : un chemin de bonheur. « Quitte ta robe de tristesse » nous dit le prophète Baruc en ce dimanche. Dans l'ordre même que Dieu donne à l'homme, il y a affirmation d'une conversion
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Se convertir, se retourner... Il s'agit d'accepter un changement radical dans le sens et dans l’orientation de la vie. Il ne s'agit pas de se détruire, de se faire du mal, de souffrir pour souffrir. Il s'agit bien de trouver le chemin du BONHEUR, de le parcourir, et de s'épanouir dès cette vie sous le regard de Dieu et dans la communion avec les frères. Mais Dieu qui est lui-même tout donné nous apprend dès le seuil de l'Evangile qu'on ne trouve pas le bonheur en s'enfermant sur soi. L'homme ne se réalise pas en se regardant soi-même : il s'épanouit quand il se donne, quand il se convertit, se retourne vers l'autre, vers l'autre qui est son frère, vers cet autre Absolu qui est son Dieu. Laissez donc votre cœur se convertir, laissez Dieu retourner votre cœur comme le paysan retourne son champ. Chemin étroit, labour dépouillant. Acceptez l'aventure, mettez-vous en route, et vous découvrirez que c'est un chemin de joie. Pour le chrétien, comme pour l'amoureux, il n'y a de véritable connaissance que sur le chemin de l'amour.
La connaissance de la foi met en branle tout un dynamisme intérieur qui tend à ajuster les mœurs du croyant sur celles de Dieu, que sa foi pressent. Se convertir c'est entrer en relation de connaissance avec un Dieu qu'on ne saurait reconnaitre sans l'aimer au-delà de tout ce qu'on peut en connaître.

Christian de Chergé dans "Dieu pour toujours", 18 juin 1986


1ère semaine de l'Avent :
premavent
Avec quelques notes de Christian de Chergé nous pouvons redécouvrir ce qu'est cet état de conversion qui nous fait emprunter la voie du bonheur du Christ.


Les langues sémites distinguent les deux retournements que recouvre le mot CONVERSION : du cœur, de la foi..
Le retournement du CŒUR est la forme durable en option de vie et de mœurs. Il s'agit de revenir, de se détourner pour se tourner et la préposition VERS conserve l'idée-force d'un mouvement, d'un dynamisme qui indique une direction prise, une marche à continuer.
La conversion est une attitude de la FOI, elle n'est pas seulement une entrée dans une foi nouvelle, mais la condition même de cette FOI faite pour rester vivante.
Et cette conversion est le meilleur chemin du bonheur ; l'homme peut y goûter, déjà en ce monde, des joies qui préludent à celles de la BEATITUDE dernière.

Le lien entre conversion et bonne nouvelle est immédiat dans la première prédication de Jésus rapportée par saint Marc : Jésus vient en Galilée. Il proclamait l'EVANGILE (l'ANNONCE) de Dieu et disait : « Le temps est accompli, et le Règne de Dieu s'est approché : CONVERTISSEZ-VOUS et CROYEZ (ADHEREZ) à l'annonce, à l'EVANGILE ». L'Evangile de Jésus-Christ commence ainsi avec la conversion entérinée par un baptême engageant le pardon des péchés. Evangile et conversion sont étroitement liés, et c'est la FOI qui fait ce lien, une foi dans le pardon des péchés que la conversion sollicite et que l'Evangile annonce. « L'Evangile de JESUS le Messie » est cette bonne nouvelle du Messie annoncée par les prophètes : un Dieu qui SAUVE et en dehors duquel il n'est pas de salut. L'adhésion à ce Dieu est tout à la fois confession de foi et confession des péchés en vue du PARDON. Jésus est en Personne « l'Evangile de Dieu », le Pardon de Dieu qui vient solliciter et mener à leur terme, en même temps, la FOI et la CONVERSION

Croire et se convertir c'est devenir Evangile du Royaume Nous pouvons devenir ce que le Christ a été, Béatitude en acte.

Christian de Chergé dans "Dieu pour toujours", 13, 16 juin 1986

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